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demandèrent des instructions à leurs commettants. Pour obtenir l’unanimité, on renvoya au 1er juillet la résolution finale. Au 1er juillet, toutes les colonies avaient pris leur parti.

En attendant cette date, un comité avait été chargé de préparer la déclaration d’indépendance, comité composé de Thomas Jefferson, qui fut chargé de rédiger l’acte, de John Adams, de Franklin, de Roger Sherman et de Robert Livingston.

Le 1er juillet, sur la proposition des députés de Virginie (et déjà la Virginie s’était proclamée État indépendant), on délibéra sur la déclaration d’indépendance. John Adams en fut le plus ardent et le plus habile défenseur ; après quelques difficultés (ce n’était pas chose aisée que de faire marcher ensemble treize États souverains, l’exemple de l’Allemagne en donne quelque idée), la proposition fut unanimement acceptée.

Le projet de Jefferson fut adopté, sauf deux paragraphes, dont l’un fut remanié et l’autre supprimé.

Celui qui fut remanié contenait des reproches véhéments à l’adresse du peuple anglais ; il fut adouci à la prière de gens timides qui ne voulaient pas qu’on blessât les amis qu’on avait en Angleterre, et sur lesquels on comptait encore, dernière faiblesse de l’esprit humain qui se retient souvent à une chance impossible.

« Nos frères d’Angleterre ont été sourds à la voix de la justice et du sang. Quand le cours régulier de leurs institutions leur a permis d’éloigner des conseils de la nation ceux qui troublaient l’harmonie, ils les ont rétablis au pouvoir par un libre choix. En ce moment même ils laissent leur premier