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les traités avec les Indiens, l’expédition dirigée sur Charleston rendirent la révolution nécessaire.

Le Congrès, qui venait de se réunir au mois de mai, prit aussitôt un parti vigoureux. Des lettres de marque furent accordées, les ports d’Amérique ouverts à tous les peuples, des mesures sévères prises contre les tories (c’est ainsi qu’on appelait les partisans de l’Angleterre ) ; enfin, on recommanda à toutes les provinces de se donner un libre gouvernement, en choisissant celui qui dans l’opinion des représentants du peuple assurerait le mieux le bonheur et la sécurité de leurs constituants et de l’Amérique. C’en était fait de l’ancienne alliance de l’Angleterre et des colonies.

Le 7 mai, Richard-Henri Lee porta devant le Congrès la grande question de l’indépendance, demandant « que l’allégeance fût rompue, ainsi que l’union ;

« Qu’on prît immédiatement des mesures pour obtenir le secours des puissances étrangères ;

« Et qu’une confédération fût formée pour lier ensemble plus étroitement les colonies[1]. »

La question fut débattue le lendemain, soutenue avec une grande chaleur par Richard-Henri Lee et par John Adams, combattue par John Dickinson[2].

Le 10, la majorité des colonies l’adopta en principe[3]. Le Maryland et la Pensylvanie s’y opposèrent ; New-York, New-Jersey, New-Hampshire et le Connecticut,

  1. Madison, Papers, I, 9.
  2. Sur le discours de Dickinson, lord Mahon, VI, 100.
  3. Sur les divisions intérieures, Jefferson, Letter to M. Wills 12 mai 1819. — Lord Mahon, VI, 102.