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soutien d’une glorieuse cause. Je prie le Congrès de recevoir mon remercîment cordial pour ce beau témoignage de son approbation.

« Mais s’il arrive quelque événement malheureux qui soit défavorable à ma réputation, je prie tous les membres de cette assemblée de se souvenir qu’aujourd’hui je déclare avec la plus entière sincérité que je ne me crois pas égal au commandement dont on m’honore.

« Quant à la solde, je prie le Congrès de croire qu’aucune considération pécuniaire ne m’aurait fait accepter cet emploi difficile, au prix de mon bien-être et de mon bonheur domestique ; je ne veux donc point tirer un revenu de mon commandement. Je tiendrai un compte exact de mes dépenses. Je ne doute pas que le Congrès ne les acquitte ; c’est tout ce que je désire[1]• »

Ce compte fut tenu, et de sa propre main.

À ce discours d’une simplicité antique, le Congrès répondit avec la fermeté et la noblesse de sénateurs romains.

En remettant à Washington le brevet de commandant en chef, on y joignit une résolution par laquelle tous les membres du Congrès déclaraient « qu’ils soutiendraient et assisteraient le général, et, au risque de leur vie et de leur fortune, l’aideraient à défendre la cause de la liberté américaine. »

À ces résolutions on joignit des instructions qui l’autorisaient « à détruire ou à faire prisonnier quiconque serait trouvé en armes contre le bon peuple des colonies ; » toutes ces instructions se résumaient en ces paroles mémorables :

  1. Pitkin, I, 334.