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hésitation et sans obstacle dans les douze colonies, et presque partout par des conventions populaires[1]. Avant la fin de la session, la Géorgie se joignit à ses sœurs. Ces élections avaient eu lieu avant l’affaire de Lexington, les instructions étaient pacifiques et demandaient la réconciliation[2].

Franklin était arrivé à Philadelphie le 5 mai ; le lendemain matin, par un vote unanime de l’assemblée de la province, il fut ajouté au nombre des délégués au Congrès. Depuis 1757, sauf un retour de deux ans dans sa patrie, il avait vécu en Angleterre ; il s’y était lié avec tous les personnages politiques ; nul mieux que lui ne connaissait les idées et les sentiments du ministère, les chances d’un changement dans la politique anglaise. Son témoignage, jeté dans la balance, était donc d’un poids extrême. Mais Franklin n’en était plus à hésiter. Aussi longtemps qu’il avait cru à une réconciliation honorable, il l’avait soutenue avec assez d’ardeur pour déplaire aux patriotes du Massachusetts ; maintenant il ne croyait plus qu’à la résistance et à la séparation.

Les événements de Lexington étaient trop récents pour que le Congrès n’en fût pas fortement ému. Néanmoins il choisit pour président Peyton Randolph, président du précédent Congrès, connu par ses opinions modérées. Charles Thomson fut aussi réélu secrétaire ; mais à peu de jours de là, Randolph s’étant retiré[3], on

  1. Curtis, History of the Const., I, 29.
  2. Id., ibid.
  3. Ramsay, Amer. Rev., I, 209.