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QUATORZIÈME LEÇON
patrick henry. — congrès de 1775. — washington.

L’année 1774 s’était achevée en Amérique avec l’espérance d’une réconciliation. Les planteurs s’étaient flattés que le peuple anglais, dans l’intérêt de son commerce et par crainte d’une guerre civile, guerre lointaine et difficile, se serait prononcé dans les élections pour les amis de la paix et de l’union.

Bientôt détrompés de cette illusion, les colons s’imaginèrent que la voix de Chatham serait toute-puissante sur le Parlement ; dernière espérance à laquelle il fallu renoncer.

Au lieu de recevoir la réparation qu’ils attendaient, ils apprirent que des troupes étaient envoyées au Massachusetts, que leur commerce était étroitement resserré, que le bill des pêcheries condamnait 30 000 matelots de la Nouvelle-Angleterre à mourir de faim ; qu’en deux mots l’orgueil national, un faux honneur, une fausse dignité entraînaient le roi, le ministère, le Parlement et le peuple anglais lui-même à réduire les colonies par la force, et à les obliger de reconnaître la suprématie législative et financière du Parlement.

Ces nouvelles accablèrent tous ceux qui, en Amérique, se flattaient encore d’éviter une rébellion dont ils n’at-