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catif, il commençait à s’effrayer de la responsabilité qu’entraînait sa faiblesse pour le roi et pour quelques-uns de ses collègues. C’était la guerre qui allait éclater, et la guerre civile ; on s’imaginait qu’on viendrait aisément à bout des Américains, mais enfin c’était une crise déplorable, et qui ne pouvait réjouir que les ennemis de l’Angleterre.

Lord North présenta aux Communes une résolution qui fut adoptée le 27 février[1] et qui décidait que, lorsqu’une colonie[2] proposerait d’établir un fonds, une provision pour subvenir à la défense commune (provision dont le chiffre répondrait à la situation de la colonie, et qui serait levée sans l’autorité de l’assemblée, et mise à disposition du Parlement), quand en outre cette colonie ferait une provision suffisante pour le soutien du gouvernement civil et l’administration de la justice, alors, et si cette proposition était approuvée par Sa Majesté et les deux Chambres du Parlement, le gouvernement anglais s’abstiendrait de lever aucun impôt sur la colonie, sauf les droits imposés pour le règlement du commerce, droits qui, du reste, profitaient à la colonie.

Cette proposition, qu’on nomma la branche d’olivier de lord North, était à double face ; c’était une concession de fait aux colonies, une réserve de droit au Parlement. Et la concession de fait était plus apparente que réelle ; c’était pour chaque colonie le droit de se taxer au gré du Parlement.

Lord North prétendit qu’il ne cédait rien, il avait

  1. Burke, Works, I, 454.
  2. C’est-à-dire l’assemblée d’accord avec le conseil et le gouverneur.