Cet esprit de résistance qui, en Amérique, rejette vos taxes, c’est celui qui autrefois en Angleterre repoussait les emprunts, les dons gracieux, le ship money ; c’est ce même esprit qui, dans le bill des droits, vengea la Constitution anglaise ; c’est ce même esprit qui a établi cette maxime essentielle de nos libertés, que nul Anglais ne peut être taxé que de son consentement.
« Ce glorieux esprit de liberté anime trois millions d’hommes en Amérique ; j’espère qu’en Angleterre il y en a le double qui y applaudissent. L’Irlande s’y associe comme un seul homme. Établissez donc à jamais ce principe : L’impôt leur appartient, la loi du commerce est à nous.
« Les Américains disent que vous n’avez pas le droit de les taxer sans leur aveu ; ils ont raison. Je leur reconnais ce droit suprême sur leur propriété, ce droit inaliénable qu’ils peuvent justement défendre jusqu’à la dernière extrémité. Maintenez ce principe, c’est la cause commune des whigs des deux côtés de l’Océan, c’est la liberté unie à la liberté ; c’est l’alliance de Dieu et de la nature, alliance immuable, éternelle.
« À cette force unie, quelle force opposerez-vous ? Quelques régiments en Amérique, dix-huit mille hommes ici ! L’idée est trop ridicule pour y insister. Si vous ne révoquez pas ces mesures fatales, l’heure du danger arrivera avec toutes ses horreurs. Et alors, malgré toute leur assurance, ces ministres vaniteux seront forcés d’abandonner des principes qu’ils avouent, mais qu’ils ne peuvent pas défendre, des mesures qu’ils peuvent bien essayer de prendre, mais qui, ils le savent bien, ne réussiront pas.
« Pour ramener l’Amérique dans notre sein, il ne suffit pas de déchirer un morceau de parchemin ; apaisez ses craintes et ses ressentiments, et alors espérez en sa reconnaissance et en son amour. Tant qu’une force armée postée à Boston irrite et insulte les Américains, toute concession, si vous pouviez l’arracher, serait incertaine ; mais n’est-il pas évident qu’unis