Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blic en France, assemblées qui malheureusement n’ont eu de commun que le nom avec les comités américains. Mais, avant tout, les patriotes du Massachusetts préparèrent les moyens de résistance ; ils réunirent des provisions pour douze mille hommes de milice, et mirent à leur tête quelques citoyens qui s’étaient distingués dans la guerre du Canada ; ils enrôlèrent un grand nombre de miliciens dévoués, qui prirent le nom de minute-men, parce qu’ils s’engageaient à prendre les armes à la minute[1].

Une proclamation royale fut lancée d’Angleterre pour empêcher les exportations d’armes et de munitions aux colonies. L’annonce de cette proclamation ne fit qu’enflammer davantage les esprits. En Rhode-Island le peuple saisit un train d’artillerie qui appartenait à la Couronne ; dans le New-Hampshire le peuple surprit le petit fort de William et Mary, qui n’avait que cinq hommes de garnison. C’était la révolution qui s’essayait.

Tandis que chaque navire arrivant d’Amérique apportait en Angleterre des nouvelles toujours plus sombres pour les amis de la paix, le peuple anglais était tout occupé d’élections générales ; et ces élections, il faut le dire, se faisaient dans un esprit fort ennemi de l’Amérique. Le sentiment général en Angleterre, c’est qu’on avait été provoqué et bravé par le Massachusetts ; l’honneur national était engagé, il fallait à tout prix écraser la rébellion. Bristol, qui nomma Burke, fut presque la seule ville qui changea son représentant, au

  1. Lord Mahon, VI, 18.