Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du Nord ont les droits suivants, droits qu’ils tiennent des lois immuables de la nature, des principes de la Constitution anglaise et de leurs différentes chartes.

« I. Résolu N. C. D.[1]. Ils ont droit à la vie, à la liberté, à la propriété, et n’ont cédé à aucun pouvoir étranger, quel qu’il soit, le droit d’en disposer sans leur aveu.

« II. À l’époque où ils émigrèrent de la mère patrie, nos ancêtres, qui les premiers fondèrent ces Colonies, étaient en juste possession de tous les droits, libertés et immunités qui appartiennent aux sujets nés dans le royaume d’Angleterre.

« III. En émigrant ils n’ont ni abdiqué, ni perdu aucune de ces libertés ; leurs enfants ont aujourd’hui le droit d’en jouir et d’en user autant que leur situation leur en permet la jouissance et l’exercice.

« IV. Le fondement de la liberté anglaise, et de tout libre gouvernement, est le droit qu’a le peuple d’avoir une part dans sa législation. Les Colons anglais ne sont pas représentés, et ne peuvent pas l’être dans le Parlement anglais ; ils ont droit d’exercer librement, et à l’exclusion de qui que ce soit, la puissance législative dans leurs assemblées provinciales, la seule place où leur droit de représentation peut être effectif, et cela dans toutes les questions d’impôt et de police intérieure, sauf le veto du souverain, ainsi qu’il en a été usé jusqu’à présent.

« Mais[2] vu les nécessités actuelles, et eu égard à l’intérêt mutuel des deux pays, nous consentons de grand cœur aux effets produits par les actes du Parlement anglais, lorsque de bonne foi ces actes se bornent à régulariser notre commerce extérieur, afin d’assurer à la mère patrie les avantages du

  1. Nemine contradicente. Ce résolu se trouve en tête de chaque article ; je l’ai retranché, et j’ai supprimé tout ce qui est du patois juridique, pour laisser à la pensée toute sa netteté.
  2. C’était la concession faite au parti de la paix, aux idées de Dickinson ; on réservait le principe. Curtis, I, 21.