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l’éloge de Samuel Adams fait de main de maître, par Galloway de Philadelphie, membre du Congrès, et royaliste si ardent qu’il se faisait volontairement l’espion du gouvernement anglais.

« Samuel Adams, écrit-il, est un homme qui, sans être remarquable par des qualités brillantes, est l’égal des plus habiles pour les intrigues populaires et le ménagement d’une faction. Il mange peu, boit peu, dort peu et pense beaucoup ; il est décidé, et infatigable dans la poursuite de l’objet qu’il veut atteindre. C’est lui qui, par sa persévérance, a organisé la faction dans le Congrès de Philadelphie, et les factions de la Nouvelle-Angleterre[1]. »

Les injures d’un ennemi valent souvent mieux que les éloges d’un ami.

Le 14 octobre, le Congrès vota à l’unanimité une déclaration de droits ; il y fait appel au droit naturel, aux principes de la Constitution anglaise et aux Chartes coloniales.

« Le bon peuple de chacune des colonies de New-Hampshire, etc., etc., justement alarmé par les procédés arbitraires du Parlement et du ministère anglais, a élu des députés pour siéger en Congrès général dans la ville de Philadelphie, afin de pourvoir à ce que la religion, les lois, les libertés des colons ne soient point détruites.

« Les députés, réunis en pleine et libre représentation des Colonies, prenant en considération les meilleurs moyens de parvenir au résultat désiré, et imitant ce que leurs ancêtres les Anglais ont fait en semblable occasion,

« Déclarent :

« Que les habitants des Colonies anglaises de l’Amérique

  1. Bancroft, Amer. Rev., IV, 134.