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Le lundi 5 septembre 1774, les délégués de douze colonies[1] se réunirent à Philadelphie. Là se trouvaient les hommes qui allaient jouer le rôle le plus considérable dans une révolution que le plus grand nombre espérait encore écarter. Patrick Henry, Peyton Randolph, Henri Lee et Washington, de la Virginie ; Philippe Livingston, Johnjay et Deane, de New-York, les deux Adams, du Massachusetts ; Sherman et Deane, du Connecticut ; William Livingston, de New-Jersey ; Gadsden, et John Rutledge de la Caroline du Sud.

Tous ces délégués, au nombre d’un peu plus de cinquante, élus de façons diverses, les uns par les assemblées coloniales ou par des conventions, les autres par des comités ou par le cri public[2], tous ayant reçu des instructions différentes[3] et nommés en nombre inégal, se trouvaient représenter des colonies dont les intérêts commerciaux, l’industrie, les mœurs, les églises étaient différents et quelquefois opposés ; mais tous étaient unis par une même pensée, c’est que l’Amérique ne pouvait céder aux prétentions anglaises sans abdiquer ses libertés. C’était l’Angleterre qui faisait naître l’Union.

On se réunit à Carpenter’s Hall, et aussitôt la réunion s’intitula Congrès et se choisit un président et un secrétaire. Le président fut Peyton Randolph, speaker de l’assemblée de Virginie ; le secrétaire fut Charles Thomson.

  1. La Géorgie ne s’était pas encore jointe à la Confédération.
  2. Lord Mahon, VI, 14 ; Ticknor Curtis, I, 13.
  3. Curtis, History of the Constitution, I, 18.