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rapporter des actes qu’il s’empresse d’adopter pour maintenir son système tyrannique, comme d’ailleurs je remarque ou crois remarquer que le gouvernement, au mépris des lois et de la justice, persiste dans son plan arrêté de détruire nos lois et nos libertés constitutionnelles, comment puis-je espérer quelque chose d’une mesure qui a déjà été essayée inutilement ? En somme, Monsieur, que repoussons-nous ? Est-ce l’imposition de trois pence par livre de thé, comme excessive ? Non, c’est le droit seul que nous avons toujours contesté, et nous avons déjà fait parvenir nos réclamations à Sa Majesté, avec le respect et le dévouement de sujets fidèles. De plus, nous nous sommes adressés à la Chambre des lords et à la Chambre des communes pour leur représenter qu’en notre qualité d’Anglais nous ne pouvions être privés de cette disposition essentielle et précieuse de notre Constitution. Si donc c’est contre le droit de taxe que nous protestons maintenant, et que nous avons constamment protesté, pourquoi supposerait-on en Angleterre que l’application de ce droit soit aujourd’hui moins odieuse que par le passé ? Quelle raison avons-nous de croire qu’on se décide là-bas à faire une seconde tentative, quand les mêmes ressentiments remplissent toujours nos cœurs, si l’on n’a pas l’intention de la pousser jusqu’au bout par tous les moyens qu’on a en son pouvoir ?

« La conduite du peuple de Boston ne peut justifier la rigueur des mesures qui ont été prises à son égard, que dans le cas où il y aurait eu demande ou refus de payement ; il ne fallait pas, à cause de cette conduite, priver de sa charte le gouvernement de Massachusetts, ou empêcher que les coupables fussent jugés dans le lieu où le délit a été commis, puisqu’il n’y a et ne peut y avoir aucun cas qui exige cette mesure. Tous ces faits ne sont-ils pas des preuves évidentes d’un plan fixe et arrêté pour nous soumettre à l’impôt ? Et, si nous avions besoin d’autres preuves, les débats de la Chambre des communes ne nous en fourniraient-ils pas ? La conduite du général Gage, en supprimant l’adresse de son