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noyau de la résistance à un grand pays comme l’Angleterre. Ils n’hésitèrent pas cependant, et déclarèrent « que l’injustice, l’inhumanité et la cruauté de l’acte qui fermait le port de Boston dépassaient toute expression, qu’ils laissaient à l’opinion à le juger, et qu’ils en appelaient à Dieu et au monde[1].

Puis, invoquant le secours des colonies, leurs sœurs, leur rappelant que Boston souffrait pour la cause commune et que c’était la liberté générale qu’on attaquait, les Bostoniens déclarèrent que « si les autres colonies voulaient se joindre à eux pour arrêter tout commerce avec l’Angleterre et les Antilles, jusqu’à ce que le bill du port de Boston fût révoqué, cette résolution serait le salut de l’Amérique du Nord et de ses libertés. »

Ces résolutions furent adressées à toutes les colonies, et partout elles trouvèrent de l’écho.

En Virginie, la Chambre était assemblée. Suivant un vieil usage anglais et américain, elle fixa le 1er juin, jour où le port de Boston devait être fermé, « comme un jour de jeûne, d’humiliation et de prières, où l’on implorerait dévotement la protection divine, afin que Dieu, dans sa bonté, écartât les terribles calamités qui menaçaient de détruire les droits civils des colons, afin qu’il éloignât les maux de la guerre civile, afin qu’il donnât à tous un cœur et une âme pour s’opposer par tous les moyens justes et légitimes à toute injure faite aux droits de l’Amérique. »

Cette résolution effraya le gouverneur, qui prononça

  1. Pitkin, I, 270.