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noble lord si les Américains étaient capables de combattre pour leurs libertés et leurs propriétés[1].

Le 7 mars 1774, le roi fit mettre sous les yeux du Parlement les dépêches et les pièces concernant les événements d’Amérique ; il signala, dans son message, « les violences et les outrages commis à Boston pour empêcher le commerce anglais, et cela par suite de prétentions destructives de la constitution, » et il invita les deux chambres à prendre les mesures nécessaires « pour arrêter immédiatement le désordre, et en outre pour assurer à l’avenir l’exécution des lois et la juste dépendance des colonies à l’endroit de la couronne et du Parlement[2]. »

Dans ces termes généraux, l’adresse fut votée à l’unanimité ; personne n’entendait reconnaître l’indépendance des colonies ; l’opinion publique, si puissante sur les assemblées, était presque aussi ardente qu’à l’époque où Granville présenta l’acte du timbre.

Le 14 mars 1774, lord North présenta l’acte resté célèbre sous le nom de Bill du port de Boston.

Le préambule déclarait que, dans la condition présente de la ville et du port de Boston, il n’y avait de sécurité ni pour le commerce anglais, ni pour la perception des douanes. En conséquence, la loi ordonnait qu’à compter du 1er juin 1774 il serait interdit de décharger ou de charger aucune marchandise sur les quais et dans le port de Boston. C’est à Salem, petite ville voisine, qui a un bon port, qu’on transférait le commerce

  1. Lord Mahon, VI, 8.
  2. Pitkin, I, p. 265.