Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

été contesté : « Que le droit inattaquable des sujets anglais était de ne rien céder de leurs biens que par leur propre consentement. Que la Chambre des Communes exerçait seule le droit d’accorder l’argent du peuple d’Angleterre, parce que cette Chambre seule représentait le peuple anglais. Que les taxes étaient un libre don fait par le peuple à ceux qui le gouvernent. Que l’autorité des souverains ne pouvait être exercée que pour le bien des sujets. Que c’était le droit du peuple de se rassembler, de s’occuper paisiblement de ses griefs, de pétitionner pour en obtenir la réparation ; et enfin, d’en appeler à la force pour reconquérir son droit quand des griefs intolérables n’étaient point redressés, quand pétitions et remontrances étaient dédaignées. » Propriété et liberté, c’était la devise des Anglais.

Tels sont les principes que Locke défendait dans son Gouvernement civil ; mais ce n’était point la théorie aventureuse d’un philosophe, c’étaient les maximes qu’avait sanctionnées la Révolution de 1688, et qui faisaient partie du droit public anglais.

C’étaient là des idées qui confondaient les défenseurs de la vieille monarchie. Qu’on lise la Politique de Bossuet, on verra quelle distance il y avait alors entre l’Angleterre et la France. Mais l’avenir appartenait aux idées de Locke, et 1789 devait donner raison à 1689.

Ces idées furent toujours populaires en Amérique ; elles répondaient aux sentiments d’indépendance qui avaient amené l’émigration ; elles répondaient plus en-