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nous ordonnons que tout navire sortant de la Grande-Bretagne, à destination de quelque partie du monde que ce soit, ou tout navire quelconque à destination de la Grande-Bretagne, soit obligé, dans ses différents voyages, de toucher à notre port de Kœnigsberg, pour y être déchargé, visité, et rechargé ensuite, après payements des susdits droits.

« Et attendu que, dans la suite des temps, nos colons ont découvert des mines de fer dans la susdite île de Grande-Bretagne ;

« Que certains sujets de nos anciens domaines, habiles à convertir le minerai en métal, se sont, au temps passé, transportés dans l’île, emportant avec eux et communiquant leur industrie ;

« Que les habitants de l’île, présumant qu’ils avaient un droit naturel à faire le meilleur usage possible des produits de leur pays, dans leur propre intérêt, ont, non-seulement bâti des hauts-fourneaux pour fondre le minerai, mais ont érigé des forges pour manufacturer le fer, risquant ainsi de diminuer les manufactures de notre ancien domaine :

« Nous ordonnons qu’à compter de ce jour, nulle forge, nul engin pour forger, étirer ou marteler le fer, ne puisse être établi en Grande-Bretagne ;

« Nous chargeons le lord-lieutenant d’ordonner la destruction, et de détruire immédiatement tout établissement semblable, le rendant responsable de sa négligence.

« Mais, gracieusement, il nous a plu de permettre aux habitants de la Bretagne de transporter leur fonte en Prusse, pour y être manufacturée, et de là renvoyée dans la Bretagne ; les Bretons payant à nos fidèles sujets de Prusse la main-d’œuvre avec tous les frais de commission, fret, risques maritimes d’aller et de retour, et ce nonobstant toutes dispositions contraires.

« Néanmoins nous ne jugeons pas convenable d’étendre cette indulgence à l’article laine ; mais, voulant encourager dans nos anciennes provinces, non-seulement les fabriques de