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merie et du journal ; nul n’a mieux manié l’ironie ; on peut le citer à côté de Swift et de Voltaire, quoiqu’il n’ait ni la cruauté du premier ni la légèreté du second.

Une pièce publiée en 1773, dans un journal anglais : Woodfalls, Public Advertiser, est une sanglante satire des prétentions anglaises sur des colonies qu’elle n’a pas fondées, et qui se sont établies à leurs risques et périls. Le morceau est un peu long, mais comme il résume les griefs des Américains et les actes du Parlement, il faut le lire tout entier. D’ailleurs personne ne supporte mieux la lecture que Franklin ; chaque mot porte coup.

édit prussien établissant les droits de la prusse sur l’angleterre.
« Dantzig, S septembre 1773[1].

« Nous avons été longtemps surpris de la nonchalance avec laquelle la nation anglaise se soumettait aux impôts que les Prussiens mettaient sur son commerce, à l’entrée dans notre port. C’est tout dernièrement que nous avons connu les droits anciens et modernes qui pèsent sur cette nation ; nous ne pouvions pas supposer qu’elle se soumît à ces prétentions par sentiment du devoir et par principe d’équité. L’édit suivant, qui vient de paraître, doit, s’il est sérieux, jeter quelque lumière sur la question.

« Nous Frédéric, par la grâce de Dieu roi de Prusse, etc., à tous présents et à venir, salut.

« La paix dont nous jouissons dans tout notre empire nous ayant donné le loisir de nous occuper de la réglementation

  1. Franklin, Works, I, 225.