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il organise, à Philadelphie, la première compagnie de pompiers, et bientôt après la première Compagnie d’assurances contre l’incendie ; en 1742, il établit par souscription la première bibliothèque publique de Philadelphie ; en 1749, il établit par souscription une académie publique, première forme de l’Université de Pensylvanie ; en 1752, il établit de la même façon le premier hôpital de Philadelphie ; et de même, en 1754, il forme le premier plan de l’Union des colonies.

À la fin de sa vie, nous le voyons établir une société pour l’amélioration des prisons, et une autre pour l’abolition de l’esclavage (1787). C’était donc un philanthrope dans toute l’acception du mot.

En 1757, Franklin avait été envoyé en Angleterre comme agent de Pensylvanie. Le Massachusetts, le Maryland et la Géorgie lui avaient conféré le même titre. Il se trouvait donc à Londres le véritable représentant de l’Amérique, et ses dépositions devant le Parlement, en 1766, n’avaient pas peu contribué à faire révoquer l’acte du timbre.

Néanmoins, malgré toute son expérience et tous ses services, il ne faut pas croire que Franklin fut très-populaire au Massachusetts ; nul n’est prophète en son pays ; et il ne faudrait pas non plus faire de Franklin le type de l’Américain en 1773. On lui reprochait trois choses : sa foi, sa politique et son habileté.

Sa foi était un scandale en Amérique. Franklin était déiste ; il croyait à Dieu et à une âme immortelle ; sur tout le reste il était sceptique. Son opinion sur Jésus de Nazareth se bornait à ceci : que le système de morale