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garantis par la grande charte et le bill des droits de 1689.

Comme chrétiens, ils réclamaient la liberté religieuse, menacée, croyaient-ils, par l’établissement projeté d’un évêque dans les colonies.

Enfin ils commençaient à réclamer contre les lois qui gênaient leur industrie, et déclaraient que l’acte qui empêchait l’établissement d’usines de fer était une violation du droit qu’ils tenaient de Dieu et de la nature, du droit d’user de leur talent et de leur industrie pour se procurer toutes les nécessités et les commodités de la vie.

Le rapport finissait par un appel aux colons ; on les engageait à soutenir ou à reconquérir leurs droits, à sauver d’une ruine prochaine leur heureuse et glorieuse constitution. « Si cependant, disait-on en finissant, la province trouve que ces droits ne lui appartiennent pas, ou qu’ils n’ont pas été violés, ou qu’il ne vaut pas la peine de les défendre, nous ne pourrons que pleurer la perte de ce généreux amour de la liberté civile et religieuse, qui, en face du danger et de la mort même, poussa nos pères à quitter le sein de la patrie et à s’établir dans le désert.

« Quant à nous, nous ne sommes pas effrayés de la pauvreté et nous méprisons l’esclavage[1]. »

« Bravo ! s’écriait lord Chatam en lisant cette lettre ; ces braves de la Nouvelle-Angleterre ont les sentiments que devraient toujours avoir les vieux Anglais. » Mais

  1. Pitkin, I, 259.