dernières innovations. Des flottes et des armées peuvent terrifier nos villes, des cours d’amirauté, des bureaux de commissaires, avec leur essaim de créatures, peuvent exécuter des lois inconstitutionnelles, ruiner notre commerce et rendre l’Amérique à peu près stérile pour le peuple de la Grande-Bretagne. Mais tant que chaque propriétaire sera un libre cultivateur, l’esprit de liberté prévaudra ; toute tentative afin de le dépouiller de son droit de citoyen entraînera des conséquences aussi fatales aux colonies qu’à la mère patrie[1]. »
Dans le comité qui rédigea cette lettre, on voit figurer les noms de Robert Morris et de Charles Thompson, qui plus tard jouèrent chacun un rôle considérable dans la révolution.
Le Parlement anglais se réunit le 9 janvier 1770. Après trois années d’accablement, lord Chatham, secoué par une violente attaque de goutte, avait retrouvé son énergie et sa volonté. Il reprit la parole. Le roi, dans son discours, avait qualifié certains actes des Américains comme étant injustifiables[2] ; Chatham prit la défense des Américains. Il déclara qu’il regrettait les mesures malheureuses qui éloignaient les colonies de la mère patrie, et qui, il le craignait, avaient conduit les planteurs à des actes qu’il ne pouvait approuver. Il avoua sa partialité naturelle pour l’Amérique, et dit qu’il se sentait enclin à excuser même ses excès. C’était, suivant son expression pittoresque, des ébullitions de liberté qui poussaient à la peau ; c’était un signe, sinon de santé parfaite, du moins d’une consti-