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secs et impératifs, ne satisfit personne en Amérique. Un meeting, tenu à Boston le 4 octobre 1769, publia un Appel au monde, qui sans doute n’arriva pas à son adresse, mais où les idées des colons sont nettement exprimées.

« Les actes du Parlement, y est-il dit, sont une invasion de nos droits ; tant que ces actes ne sont pas révoqués, la cause de nos justes plaintes subsiste. Jamais nous ne considérerons comme réparés les torts dont nous souffrons, avant que le Parlement anglais n’ait révoqué tout acte ayant pour objet de lever sur nous un revenu sans notre aveu ; avant que le bureau des commissaires de douane soit dissous, avant que les troupes ne soient rappelées, avant que les choses ne soient remises sur le pied où elles étaient avant les mesures extraordinaires qu’a prises le présent ministère[1]. »

Vers la même époque, en novembre 1769, les marchands de Philadelphie (il n’y avait que des marchands et des propriétaires en Amérique) écrivaient aux marchands de Londres, d’une part, pour combattre les assertions injurieuses du gouverneur Bernard et de son parti ; de l’autre, pour repousser le droit d’impôt prétendu par le Parlement. Leur langage était éloquent et décidé :

« Nous nous croyons obligés de vous avertir que, encore bien que nous autres marchands nous soyons réunis seulement pour réclamer le rappel des droits sur le papier, le thé, les couleurs, les verres à vitre, etc., rien ne pourra calmer et satisfaire le peuple que le rappel de toute loi de revenu et le rétablissement des choses sur le pied où elles étaient avant les

  1. Pitkin, I, 242.