demandait. Mais il ajourna l’assemblée à Cambridge, ville séparée de Boston par un bras de mer, et dans laquelle il n’y avait pas de soldats[1].
En réponse à ce message, la Chambre déclara : « Que l’emploi de la force militaire pour assurer l’exécution des lois était incompatible avec l’esprit d’une libre constitution et la nature du gouvernement. C’était au peuple, au posse Comitatus[2], qu’il appartenait d’aider le magistrat dans l’exécution des lois. Cette aide était suffisante. Supposer que tout un peuple se refuse à l’exécution de la loi est la plus forte présomption que la loi est injuste ou tout au moins mauvaise ; ce ne peut pas être la loi du peuple, puisque, par la nature même d’une constitution libre, le peuple doit d’abord consentir à la loi avant que d’être obligé, en conscience, de lui obéir[3]. » On sent là le fier langage d’une démocratie.
Vers la fin de la session, le gouverneur adressa deux messages à l’assemblée pour qu’elle votât les dépenses du casernement des troupes, dépenses faites et à faire. L’assemblée refusa, maintenant dans les termes les plus hardis qu’à elle seule il appartenait de voter l’impôt, et par conséquent d’en régler l’usage. « En notre qualité de représentants, dit-elle, nous ne pouvons accorder que des impôts raisonnables, impôts dont nous sommes juges, libres de suivre nos sentiments sans égard pour des ordres étrangers. Votre Excellence nous