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« Nos bons seigneurs de la Grande-Bretagne ne seront satisfaits par rien de moins que par la ruine de la liberté américaine. Il nous faut faire quelque chose pour maintenir la liberté que nous avons reçue de nos ancêtres. Personne ne doit hésiter à prendre les armes pour défendre ce précieux bienfait. Mais les armes doivent être la dernière ressource. Nous avons déjà éprouvé l’efficacité des adresses au roi et des remontrances au Parlement. Il nous reste à essayer si, en affamant leur commerce et leur industrie, nous éveillerons leur intérêt pour nos droits et nos libertés. »

Au Massachusetts l’assemblée, dissoute depuis le mois de juillet 1768, se réunit le dernier mercredi de mai 1769, date fixée par la Charte. Elle adopta aussi les résolutions de la Virginie, mais elle y joignit une protestation contre la présence des troupes, déclarant que l’établissement d’une armée permanente en temps de paix, et sans le consentement de l’assemblée générale, était une attaque au droit naturel des peuples, et à celui que tout Anglais tient de la grande Charte et du bill des droits de 1689, droit confirmé à la colonie par sa Charte particulière.

L’assemblée ajouta que la dignité et la liberté de ses délibérations étaient également violées par la présence des troupes et par les canons pointés sur la porte de la Chambre, elle requit le gouverneur d’éloigner les troupes durant la tenue de l’assemblée[1].

Bernard répondit qu’il n’avait d’autorité ni sur la marine royale dans le port, ni sur les troupes royales dans la ville, et ne pouvait donner l’ordre qu’on lui

  1. Pitkin, I, 237.