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était déterminé à maintenir son entière souveraineté sur la province, et que quiconque oserait usurper les droits de la souveraineté aurait à se repentir de sa témérité[1]. »

La Convention protesta de son respect pour le roi, recommanda au peuple de s’abstenir de toute violence, et peut-être effrayée de sa propre audace, se décida à se dissoudre après six jours de séances, où l’on avait rédigé une pétition au roi. Ce fut le premier essai de ces assemblées populaires qui prirent bientôt tout le pouvoir dans les colonies[2].

Le jour même de sa dissolution, les vaisseaux de guerre jetèrent l’ancre dans le port, et 700 soldats, commandés par les colonels Dalrymp et Carr, se préparèrent à débarquer.

Les loger n’était pas facile ; les casernes étaient insuffisantes. Le gouverneur s’adressa au Conseil, mais le Conseil refusa de se mêler en rien de cette affaire ; suivant lui, l’établissement des troupes permanentes dans les colonies, en temps de paix, n’était pas autorisé par le mutiny-bill, et était chose contraire à la Constitution. Les magistrats civils refusèrent de délivrer des billets de logement. Il fallut loger les troupes dans la salle même du Conseil, dans celle de l’Assemblée, dans les chambres de justice, sur le Common ou promenade publique. Boston devint une ville de garnison ; deux nouveaux régiments rejoignirent les premiers, et au grand désespoir des puritains, on entendit résonner le

  1. Lettre de Bernard. Lossing, Amer. Rev., I, 480.
  2. Lossing, Ibid., I, 480.