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que le droit de pétition lui était garanti par le bill des droits de 1689, la vraie grande Charte, le palladium des Anglais, et que désirer l’union était un vœu parfaitement légitime. « Nous avons, disait l’assemblée, l’attachement le plus vif et le plus sincère pour notre gracieux souverain ; nous avons toujours le respect du pouvoir juste et constitutionnel du Parlement, mais nous ne nous laisserons pas intimider par de grands mots ; ils ne nous empêcheront point d’user de ce que nous regardons comme notre droit[1]. »

À l’occasion de la résistance de l’Assemblée du Massachusetts, John Dickinson envoya à Otis une chanson qui eut grande vogue. Il remarquait que le cardinal de Retz soutenait sa politique par des chansons.

« — Braves Américains, venez, joignons nos mains ; élevons nos cœurs à l’appel de la liberté ; ou les actes de la tyrannie n’étoufferont pas nos droits, ou ils déshonoreront le nom d’Amérique.

« Chœur. Nés dans la liberté, nous voulons être libres. Nos bourses sont prêtes ; mais ce n’est pas comme esclaves, c’est comme citoyens que nous voulons donner notre argent.

« Nos pères sont partis courageusement pour des climats inconnus ; ils ont traversé l’Océan, et choisi le désert pour y porter la liberté ; ils nous ont laissé leur liberté et leur gloire.

« Qu’ils sont doux les travaux qu’endure l’homme libre, afin de jouir en paix du fruit de ses sueurs ; ces doux labeurs, les Américains ne les connaîtront plus, si les Anglais moissonnent ce que sèment les Américains.

  1. Pitkin, I, 227.