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« Un corps législatif qui n’a pas le libre exercice de son pouvoir, disait-elle, est quelque chose d’incompréhensible ; autant vaut dire qu’il n’y a pas d’assemblée… Nous aurons le droit de disposer de l’argent de nos constituants, en suivant l’ordre donné et la disposition faite par le Parlement, sinon notre droit nous sera ôté. Que nous obéissions ou non, dans les deux cas n’est-ce pas notre mort politique et notre anéantissement[1] ? »

Quant au bureau central des commissaires de douanes, c’était, ajoutait-on, une innovation dangereuse et une augmentation inutile d’officiers royaux. C’était de plus une charge menaçante, car, disait l’assemblée, le bureau est autorisé à établir autant d’officiers qu’il le jugera à propos.

Comme toujours, ce fut le Massachusetts qui se mit en tête de la résistance.

L’assemblée générale se réunit en janvier 1768 ; elle rédigea une pétition au roi, écrivit au comte Shelburne, au marquis de Rockingham, au général Conway, au comte Chatham, à lord Cambden, et aux lords commissaires de la trésorerie[2]. Toutes ces pièces, rédigées par Samuel Adams, ont un grand caractère de dignité. C’est un plaidoyer ferme et modéré ; mais on sent que ceux qui discutent ainsi ne céderont pas.

Les colons déclarent qu’ils sont fiers de vivre sous l’empire de la Constitution anglaise.

« C’est la gloire de cette Constitution qu’elle a son fondement

  1. Pitkin, I, 221.
  2. L’analyse de ces lettres se trouve dans Life of Otis, p. 297 et suiv.