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sûrs et suffisants pour défrayer les charges de l’administration de la justice, soutenir le gouvernement civil et solder les dépenses nécessaires pour assurer la défense, la protection et la sécurité des colonies[1]. »

Le 29 juin 1767, la loi passa sans opposition, et presque sans remarque. C’était une opinion générale, confirmée par les interrogatoires de Franklin, l’année précédente, que les Américains reconnaissaient au Parlement le pouvoir incontestable d’établir des droits à l’importation. On ne prévoyait pas que ces droits seraient aussi désagréables que le droit de timbre, la question n’étant plus une question d’argent, mais de souveraineté[2] ; on ne savait pas que les Américains et Franklin lui-même désavoueraient une distinction subtile le jour où ils se sentiraient atteints dans leurs privilèges et leur propriété.

Ce ne fut pas le seul acte que vota le Parlement. On avait été fort blessé de la conduite tenue par l’assemblée de New-York, à propos des logements militaires. Une loi, votée par le Parlement, mit une espèce d’interdit sur l’assemblée de New-York, et lui défendit de voter aucune loi avant d’avoir exécuté le mutiny-bill, ou loi de l’armée.

Enfin on décida d’établir en Amérique un nouveau bureau d’officiers de douanes, qui serait indépendant des colonies[3] ; ce bureau central assurerait l’exécution des lois de commerce et la perception des droits. Ce

  1. Pitkin, I, p. 217.
  2. Ramsay, I, 75.
  3. Hutchinson, p. 180.