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ton ; mais les résolutions furent imprimées et circulèrent aussitôt dans toutes les colonies, avec les deux paragraphes suivants, ajoutés par une main inconnue :

« Résolu que le peuple lige de Sa Majesté, les habitants de cette colonie, ne sont tenus d’obéir à aucune loi ou ordonnance établissant une taxe quelconque, si cette loi ou ordonnance n’est pas le fait de l’assemblée générale.

« Résolu qu’on regardera comme ennemi de la colonie de Sa Majesté quiconque, par parole ou par écrit, maintiendra qu’en dehors de l’assemblée coloniale une personne ou plusieurs personnes ont le droit d’imposer une taxe quelconque en ce pays[1]. »

Les résolutions de l’assemblée de Virginie se répandirent aussitôt par toute l’Amérique ; la Virginie, la vieille province, the old dominion, jouissait d’une grande autorité ; c’était un pays tout anglais, respectable par la richesse et la grande situation des planteurs ; elle et le Massachusetts formaient les deux têtes des colonies.

Déjà d’ailleurs, avant que ces nouvelles fussent arrivées à Boston, Otis, convaincu que l’union était le seul moyen de faire une résistance efficace, sans sortir de la soumission due à la mère patrie, avait proposé de convoquer un congrès américain, congrès qui se réunirait sans convocation royale, et qui serait composé de délégués de treize colonies, nommés par les Chambres de représentants, sans consulter le conseil ni le gouverneur. C’était un souvenir du congrès de 1754 ; mais la

  1. Pitkin, Hist. of the U. S., I, 176.