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injuste et mauvais, il fit de l’opposition des colonies défendant leurs droits une révolte, et se cacha derrière la prérogative royale en faisant appel aux préjugés et à l’orgueil du Parlement.

Le 10 janvier 1765, à l’ouverture de la session, le roi présenta la question américaine comme une « question d’obéissance aux lois et de respect à l’autorité législative du royaume[1]. » C’était le moyen de gagner une majorité et de perdre un empire.

La Chambre des lords et la Chambre des communes firent écho aux paroles royales, Charles Townshend déclara qu’il ne fallait pas émanciper les colonies. C’était un de ces mots qui plaisaient à tous les commerçants qui vivaient du monopole colonial. Les paroles de Townshend furent reçues avec acclamation. Que de discours, chaudement accueillis dans les Chambres, ont perdu ceux qui les ont faits sans sauver ceux qui les ont applaudis !

Grenville reçut les agents des colonies et protesta de son respect pour les droits des colons, en même temps que de sa ferme intention de soumettre les plantations à l’impôt, dans l’intérêt commun. Pour que rien ne manquât aux procédés ordinaires des gouvernements qui s’aveuglent, Soame Jenyns, un des plus anciens membres du Bureau du commerce, publia un pamphlet contre l’absurdité d’Otis et l’insolence de New-York et du Massachusetts[2].

  1. Bancroft, Amer. Rev., II, 261.
  2. Life of Otis, p. 189. Sous le titre de Objections on the Taxation of the Colonies by the legislature of Great Britain, briefly considered.