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tions sont soulevées, quand les droits les plus sacrés sont menacés, un peuple libre est bientôt fou ; il n’y a de sages que des peuples nés pour la servitude ou qui ont lâchement abdiqué jusqu’au sentiment de l’honneur.

Les assemblées coloniales ne s’élevèrent pas aussi haut que l’avocat de Boston ; elles se contentèrent de défendre le principe, que toute taxe doit être votée par ceux qui la payent.

« Sans ce droit, disait l’assemblée de New-York, il n’y a ni liberté, ni bonheur, ni sécurité ; l’idée même de la propriété n’existe plus. La vie est intolérable.

« Nous rejetons avec horreur l’idée de nous prétendre indépendants du suprême pouvoir du Parlement. Nous sommes prêts à reconnaître que le Parlement de la Grande-Bretagne a autorité pour régler le commerce de tout l’empire… Ce que nous réclamons humblement, ce sont ces droits essentiels qui nous appartiennent comme colons, unis par le lien d’une commune liberté avec les libres enfants de la Grande-Bretagne. »

Le Massachusetts, le Connecticut et Rhode-Island allaient plus loin que l’assemblée de New-York. Comme Otis, ils contestaient au Parlement, non pas le droit de régler le commerce, mais le droit de faire des douanes un impôt établi sur les colons sans leur aveu. Déjà on commençait à parler d’union et à sentir le besoin de s’entendre pour résister.

Cette résistance des colonies blessait Grenville dans son amour-propre de ministre, dans sa foi de whig en l’omnipotence du Parlement. Suivant un usage qui, pour être resté dans la politique, n’en est pas moins