sance législative et exécutive penchent vers la tyrannie, leur résister est un devoir ; s’ils sont incorrigibles, il faut les déposer.
« Le premier principe, la fin du gouvernement, c’est de pourvoir au bonheur du peuple entier. Cela ne peut se faire que par un pouvoir législatif et exécutif qui, en dernière analyse, est aux mains du peuple, là où Dieu l’a placé ; mais les difficultés qui s’opposent à l’assemblée universelle du peuple ont donné lieu au droit de représentation. Ce transfert du pouvoir entre un petit nombre de mains était nécessaire ; mais remettre à un seul ou à un petit nombre le pouvoir de tous, et donner à ce petit nombre l’hérédité, c’est l’œuvre intéressée des faibles et des méchants. Rien n’est héréditaire que la vie et la liberté. Le grand problème de la politique, c’est de trouver la meilleure combinaison des pouvoirs législatif et exécutif… mais le premier principe, c’est l’égalité et la puissance du peuple.
« Les meilleurs écrivains du droit public ne contiennent rien de satisfaisant sur les droits naturels des colonies. Grotius et Puffendorf établissent le droit sur le fait. Leurs recherches ne sont trop souvent que l’histoire des anciens abus ; c’est de ces savants que les cours d’amirauté apprennent à juger les affaires par les règles du droit romain et du droit féodal. Trop d’étude n’amène qu’une ridicule infatuation. Les colons anglais ne tiennent pas leurs libertés et leurs terres de la volonté du prince. Les colons sont des hommes, enfants communs du même Créateur, frères de leurs concitoyens de la Grande-Bretagne.
« Les colons sont des hommes, ils sont donc libres de naissance ; car, par la loi de nature, tous les hommes naissent libres, qu’ils soient blancs ou qu’ils soient noirs. Il n’y a point de raison pour asservir un homme, quelle que soit la couleur de sa peau. Est-il juste de réduire un homme en esclavage, parce que sa peau est noire et qu’il a des cheveux crépus au lieu de cheveux chrétiens ? Un nez plat, une face