loisir de quelques grands propriétaires, la loi anglaise y fut plutôt soufferte qu’acceptée, et elle tomba dès le lendemain de la révolution.
Un procès qui eut lieu en 1727, nous montre combien l’idée d’égalité était chère aux colons du nord. La charte du Connecticut, comme toutes les autres, portait que l’assemblée coloniale aurait le pouvoir législatif, mais sans que les lois pussent être contraires aux lois d’Angleterre. Sur ce motif de contrariété on attaqua devant le roi en son conseil la loi coloniale qui donnait part égale aux fils et aux filles, et on la fit annuler.
Cette décision alarma singulièrement le Connecticut et les provinces voisines ; et sur l’insistance des agents de la colonie, sur les réclamations générales, le décret fut rapporté, la loi maintenue.
Il fut ainsi décidé que, dans cette question si importante du droit de succession, les législatures locales étaient compétentes, et qu’elles pouvaient modifier le droit de succession sans toucher à ces lois de la métropole, qu’on plaçait sans les définir au-dessus des pouvoirs coloniaux.
Dans toutes les provinces où prévalut le partage égal des successions, les concessions premières, loin de se maintenir dans leur étendue originaire se divisèrent en fermes de médiocre grandeur ; et cette égalité générale des propriétés amena des habitudes d’économie et de travail, dont les effets sont visibles dans les mœurs, les lois, l’admi-