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présentation. Des élections fréquentes étaient à leurs yeux une des conditions vitales d’un libre gouvernement ; c’était (comme le dit emphatiquement la déclaration d’indépendance) un droit inestimable pour la colonie, et formidable aux seuls tyrans.

Dans la colonie de New-York, la couronne réussit en 1749 à faire établir des assemblées septennales à l’imitation du parlement de la métropole, mais ce fut une mesure si désagréable au peuple, qu’elle constitua un des griefs dont on se plaignait au commencement de la révolution.

Ainsi, et dès le premier jour, les plantations possédèrent un gouvernement libre, un gouvernement représentatif, et quand vint la révolution de 1776, il y avait un siècle et demi que ces formes protectrices étaient enracinées sur le sol américain.

D’où venait ce goût des institutions représentatives ? Qui avait donné aux Anglais établis dans le nouveau monde cet amour de la liberté, plus énergique, plus ardent que dans la mère patrie ? J’ai essayé de vous faire connaître les éléments divers de cet esprit de liberté qui seul explique l’histoire et l’avenir de l’Amérique, et je n’y reviendrais pas, si je n’en trouvais un résumé éloquent, profond, dans un admirable discours prononcé au parlement d’Angleterre par l’homme qui a le mieux compris les conditions de la liberté, le