rique, comme en Angleterre, de la façon la plus efficace. L’habeas-corpus, ce boulevard, cette seconde grande charte de la liberté britannique, est en pleine vigueur aux États-Unis, et tout magistrat est tenu, sur la simple réclamation qui lui est présentée, de décerner un mandat d’amener contre quiconque détient une personne illégalement arrêtée ; il faut qu’on la produise sans délai. Une amende considérable[1] assure l’obéissance immédiate du juge, et garantit à tout accusé un prompt interrogatoire qui facilite ou sa mise en accusation, ou sa mise en liberté.
Hormis les crimes capitaux avérés, la liberté sous caution est de droit, et, d’après la constitution, cette caution ne doit pas être excessive ; il en résulte qu’aux États-Unis, on n’a point le triste exemple de ces emprisonnements préventifs qui dépassent en durée la peine même qu’encourrait l’accusé s’il était reconnu coupable. Par ces rigueurs inutiles, par cette torture préparatoire, la justice chez nous n’est plus la justice, c’est une vengeance ; et, quand vient le jour du jugement, tout l’intérêt se porte sur le coupable qui vient s’asseoir sur les bancs de la cour d’assises, pâle, épuisé, et comme ayant déjà expié sa faute et payé sa dette à la société par les souffrances d’un long emprisonnement.
- ↑ 1 000 dollars (5 400 francs) dans l’État de New-York.