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on avait emprunté la formule d’une concession de territoire faite à un simple particulier, mais la forme seule était féodale, et le fond de la concession ne rappelait que de fort loin l’attribution des privilèges souverains dont avaient joui les barons féodaux.

Dans les gouvernements de propriétaires, les gouverneurs étaient nommés par le concessionnaire au lieu d’être nommés par le roi. C’était aussi le propriétaire qui nommait le conseil et qui convoquait l’assemblée, mais il n’avait point un pouvoir absolu. Partout on avait stipulé pour la liberté des planteurs, et nous avons vu qu’aux termes des chartes, les émigrants avaient droit à une représentation coloniale. Ainsi, la liberté des colons s’appuyait sur le titre même qui fondait l’autorité des propriétaires, et la condition des planteurs n’était pas moins franche que celle des sujets anglais résidant dans les provinces royales.

À l’époque de la révolution, il n’existait plus que trois gouvernements de propriétaires. Le Maryland, qui appartenait à la famille de lord Baltimore ; la Pensylvanie et le Delaware, qui appartenaient à la famille de Penn ; mais New-Hampshire, les Carolines, la Nouvelle-Jersey étaient depuis longtemps des provinces royales, sans que ce changement, avantageux du reste pour l’administration coloniale, eût en rien