intérêts du peuple ; sa durée n’a d’autre garantie que l’attachement du pays aux institutions.
Cette forme de gouvernement qui nous étonne, en qui nous avons peu de confiance, car, en France, elle a souvent tourné à la démagogie et perdu la république en ruinant la liberté, d’où vient cependant qu’elle n’a donné en Amérique que de bons résultats ? Est-ce à des circonstances naturelles ; est-ce, au contraire, comme j’espère vous le montrer, au mérite et à la sagesse de sa constitution que l’Amérique doit la stabilité d’un régime qui, de sa nature, semble des plus instables, et qui, cependant a duré dans le nouveau monde, quand tant de fois, en France, s’est abîmée la monarchie ? C’est là, sans nul doute, un sujet d’études digne de tout homme qui aime son pays.
La sagesse de leur constitution n’est point le seul exemple, la seule leçon que les États-Unis puissent donner à la vieille Europe.
Quoi de plus remarquable qu’un pays qui a pris pour base de sa politique et de sa diplomatie, la paix, la non-intervention ?
En Amérique, on ne connait pas ce système militaire qui nous prend par année quatre cents millions et tient dans l’oisiveté quatre cent mille hommes, la fleur de la jeunesse, l’élite des travailleurs ; aussi est-on assez heureux pour ignorer ce lourd fardeau de la dette publique, conséquence