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prends la plupart de nos constituants révolutionnaires.

Les États-Unis ont résolu le problème, déclaré insoluble par les publicistes, d’une république établie sur un vaste territoire avec une population nombreuse ; d’un État où l’égalité est complète, absolue, et dans les lois, et dans les mœurs. En peu de mots, c’est une république, non pas imaginaire, mais réelle, mais vivante, faite par des hommes de notre temps et de notre race, où chaque année deux cent mille Européens, Anglais, Allemands, Français, vont se mêler au courant sans qu’il en soit altéré[1] ; une république enfin dont la constitution est assez large, assez bien calculée pour s’être prêtée depuis un demi-siècle, et sans vieillir, à tout le développement d’une nation qui grandit, à tous les progrès du commerce, de l’industrie, de la civilisation.

À une époque où la force de l’opinion emporte toutes les autres, où son véritable titre est bien celui que lui reconnaissait Pascal, la reine du monde, les États-Unis s’offrent à nous comme un empire depuis longtemps fondé sur l’égalité politique la plus entière, sur la souveraineté du peuple la plus large et la plus active qu’on puisse imaginer.

  1. En 1848, 229 492 personnes, dont 148 212 Anglais et Irlandais, 58 018 Allemands, et 7 743 Français (American almanach, 1850, p. 247). En 1849, il y a eu 299 610 émigrants (American almanach 1851, p. 209).