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dans la voie de l’union ; que chaque jour mêle et confond davantage ; un peuple enfin qui a trop le sentiment de ce que lui réserve l’avenir pour rêver de séparation avant d’avoir accompli sa destinée, c’est-à-dire avant un jour qu’il n’appartient pas à l’homme de fixer.

Ainsi, je le répète, avant cinquante années, les États-Unis seront la république la plus considérable, la plus puissante, la plus homogène qui ait jamais paru sur le globe, et pour la première fois il faudra que l’Europe compte avec ce peuple nouveau qui viendra, qui vient déjà partager avec elle l’empire des mers.

Vous voyez quelles proportions aura prises, avant la fin du siècle, cet événement glorieux de la révolution américaine ; vous voyez comme chaque jour le grandit ; ce sera dans l’histoire, au point de vue politique, un fait non moins considérable que la découverte même du continent ; c’est aussi l’avènement d’un monde nouveau qui vient se placer à côté de l’ancien.

Que peut-il donc y avoir de plus curieux que d’étudier les causes de ce développement qui ne s’est point arrêté d’un jour ; que de rechercher la part qui appartient aux institutions dans ce grand établissement ?

Mais, sans anticiper sur cet avenir prochain, sur cet avenir qui déjà se laisse toucher, et qu’il est bon de prévoir si nous ne voulons pas re-