Peut-être encore est-ce à la Hollande que l’Amérique doit l’idée de cette fédération qui, en respectant l’indépendance locale et en permettant l’union des provinces devenues souveraines, a fondé la grandeur des États-Unis.
Il y a donc pour nous un intérêt véritable à étudier quelles idées, quelles habitudes de gouvernement apportaient sur le sol de l’Amérique les Hollandais, protestants comme les premiers colons de Plymouth, et de plus républicains, à ce titre objet d’admiration et d’envie pour les puritains émigrés.
Nous ne devons pas en ce point nous montrer plus indifférents que les Américains qui étudient toujours, et avec un amour croissant, ces origines qui sont pour eux, non pas l’histoire d’une colonie étrangère, mais l’histoire nationale. L’Amérique est comme un grand fleuve dont on ne comprend bien la puissance que lorsqu’on en reconnaît les affluents.
Vous savez quelle fut à la fin du xvie siècle la prospérité de la Hollande, et comment ce pays, à peine échappé aux mains sanglantes de l’Espagne, prit tout à coup en Europe, grâce au génie commercial de ses habitants, une position qui fut un moment sans égale. Les Hollandais, suivant l’expression du chevalier Temple, se firent les rouliers du monde entier ; Amsterdam devint le centre, l’entrepôt du commerce de l’Europe et