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tholicisme n’était pas prononcé par respect des préjugés haineux qui régnaient dans la métropole), le privilège de conférer des titres de noblesse, et d’établir ainsi par des inféodations une aristocratie comme en Angleterre ; mais on ne voit point qu’on ait jamais essayé de cette prérogative. Ceci prouve une fois de plus combien les conditions d’une colonisation pacifique répugnaient à une organisation qu’on ne peut expliquer que par l’état de guerre, qui fut la situation normale de la féodalité. Quand la société n’est qu’une armée campée sur le sol, et n’a d’autre payement que la terre, c’est une nécessité qu’il y ait une hiérarchie de propriétés comme il y a une hiérarchie de combattants ; mais ce système n’avait pas de sens pour les cultivateurs indépendants qui colonisaient en paix l’Amérique. C’était la liberté, c’était l’égalité qui convenaient à ce sol que le sang n’avait point engraissé, et qui ne connaissait d’autre fer que celui de la charrue.

Telles sont les principales dispositions de la charte qui fonda en Amérique la première province anglaise, le premier État qui, dès l’origine, ait été réglé et gouverné par une assemblée. Et c’est sous l’empire de cette charte que sauf une interruption révolutionnaire, les fils de lord Baltimore ont gouverné le Maryland jusqu’au moment de l’insurrection.