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lité du maître qui dépend du comité local, et qui souvent se trouve en butte à de petites jalousies locales. Cette dépendance éloigne de la carrière une foule d’hommes qui eussent fait d’excellents maîtres, et c’est à quoi on a remédié au Massachussets par l’établissement d’un bureau central. L’avantage, c’est l’emploi des femmes pour l’éducation des petits enfants, emploi qui, dans un pays où le temps est précieux, permet de commencer l’éducation de meilleure heure. De l’aveu général, les femmes chargées de l’enseignement s’y montrent plus soigneuses, plus dévouées, plus attentives que les hommes. Aussi, dans le Massachussets, les deux tiers des maîtres sont des femmes. Il faut que l’avantage en soit bien évident, car on sait qu’il n’est pas dans les idées anglaises ou américaines d’occuper les femmes. Il est vrai que l’enseignement est une profession toute particulière, et qui tient d’une fonction religieuse plus que d’un métier. Passons maintenant aux avantages politiques que ce système a sur le nôtre, et que nous pourrions aisément nous approprier pour vivifier nos communes.

Le premier de ces avantages, c’est de donner à toute la population un intérêt direct au progrès et à la bonne distribution de l’enseignement ; c’est le peuple qui, dans l’assemblée communale, vote le budget scolaire, qui le dépense par ses