connaître, car c’est le souffle qui donne la vie aux institutions. Comparer les mœurs, les goûts, la civilisation, les idées politiques de deux pays, c’est donc véritablement faire de la législation comparée dans le sens exact du mot.
Revenons à la Nouvelle-Angleterre.
Pour satisfaire cet amour, ce besoin d’indépendance personnelle, le génie américain organisa les institutions libres, le self governement. C’est un mot qui nous manque, parce que nous n’avons pas la chose et que l’idée même nous est étrangère ; c’est la souveraineté de l’individu pour ce qui le concerne seul, c’est la souveraineté de la commune pour ce qui touche ses intérêts particuliers. Pour défendre et maintenir cette précieuse prérogative, il faut autre chose qu’une charte. Aussi ce ne fut pas seulement dans la disposition des pouvoirs publics qu’on chercha des garanties pour la liberté ; sans parler de la religion, deux institutions admirables l’enracinèrent dans le cœur des citoyens : l’une est l’organisation communale, l’autre est l’éducation.
C’est dans ces deux institutions qu’est la sève, de la démocratie américaine ; c’est là qu’il faut étudier la liberté pour comprendre comment elle est devenue pour les citoyens des États-Unis aussi nécessaire que l’air qu’ils respirent.
Nous avons dit qu’aujourd’hui comme autrefois chaque township est une république indépendante