Votre Majesté regarder notre cause et maintenir notre droit ; ce sera pour lui un honneur durable dans l’avenir. »
Les commissaires, repoussés de toutes parts, revinrent sans avoir agi, et la mollesse de Charles II négligea cette offense et oublia la plantation rebelle. Peut-être même la colonie eût-elle échappé aux dangers qui la menaçaient, si l’intérêt des marchands anglais, blessé par l’inobservation de l’acte de navigation, n’eût ranimé toute la jalousie de la métropole.
Un procès fut intenté pour obtenir l’annulation de la charte ; en vain le Massachussets essaya-t-il de résister en offrant l’abandon du Maine, en essayant de corrompre le roi lui-même par des présents, en acceptant l’acte de navigation, non point comme une loi anglaise (c’eût été renoncer à ses privilèges), mais comme une loi coloniale librement votée par la cour générale ; tout fut inutile ; le roi, poussé par un parti, voulait une soumission absolue.
Cette soumission, la colonie s’y refusa, car c’était pour elle un crime que de renoncer à la liberté.
« Les franchises de la Nouvelle-Angleterre, s’écriait-on, sont une part de l’héritage de nos pères ; y renoncerons-nous ? On nous dit que c’est nous exposer à de grandes souffrances ! Plutôt souffrir que pécher. Il vaut mieux mettre notre confiance