qu’inspiraient à la royauté les puritains du Massachussets (en ce moment même on essayait en vain de les soumettre), cet acte concédait les privilèges les plus larges, et confirmait pleinement le régime démocratique, tranchons le mot, la république établie par les émigrants.
La forme de gouvernement était celle des autres colonies de la Nouvelle-Angleterre : gouverneur, assistants, assemblée, élus par le suffrage universel des freemen[1]. C’est un système qui maintenant nous est familier. Mais ce qui donne à la charte du Connecticut un caractère particulier, c’est que la métropole ne s’y réservait pas même un droit de surveillance.
La charte donnait aux colons un pouvoir absolu pour se gouverner eux-mêmes. La nomination du gouverneur et des assistants, qui, dans les provinces royales, appartenait au souverain, comme nous l’avons vu pour la Virginie, fut abandonnée aux planteurs du Connecticut. On leur reconnaissait le droit d’élire leurs officiers, d’établir les lois qui leur convenaient, de rendre la justice sans appel au roi d’Angleterre ; en d’autres termes le roi concédait aux habitants la suprême autorité législative, administrative et judiciaire.
Loin de garder un veto sur les actes de la
- ↑ On commença comme partout, par une seule chambre, et on s’aperçut bientôt aussi de l’inconvénient d’un pareil système. En 1698, la division en deux chambres est un fait accompli.