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ment. Qui donc en Europe, au début du règne de Louis XIV, eût compris cette définition si juste de l’autorité : la protection, la garantie de la liberté ?

3. providence, rhode-island[1].

Nous avons vu que les persécutions de l’Angleterre avaient amené la fondation des colonies de New-Plymouth et de Massachussets. À son tour la persécution puritaine en Amérique allait donner un résultat semblable, et le petit État de Rhode-Island lui doit son établissement.

En 1631, c’est-à-dire au début de la colonie de Massachussets, un jeune ministre de Salem, Roger Williams, réclama la liberté religieuse sous le titre de la sainteté de la conscience[2]. Au magistrat civil, suivant lui, il appartenait d’empêcher le crime, mais jamais de contrôler l’opinion ; à lui de punir les fautes, mais non de violer la liberté de l’âme. Et, pour donner à ces principes la sanction de sa conduite, Roger Williams refusa de rester en communion avec l’intolérance, car, disait-il, la doctrine de la persécution pour cause d’opinion est visiblement et tristement contraire à la doctrine de Jésus-Christ.

  1. John Callender, an historical discourse on the civil and religions affairs of the Colony of Rhode-Island, dans le 4e volume des Collections of the Rhode-Island historical society. Providence, 1838.
  2. Voyez l’exposé des idées de R. Williams dans les Collections of the Rhode-Island historical Society, t. IV, p. 190 et suiv.