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duc de Duras. A son aspect vénérable, et, comme par un mouvement spontané, nous tombâmes à genoux en pleurant, les uns saisissant ses mains, les autres, ses habits ; nous traînant sur les marches de l’escalier pour le considérer, le toucher plus longtemps. « Mes enfants, disait le Roi, en grâce, épargnez-moi ; j’ai besoin de force. Je vous reverrai bientôt. Retournez dans vos familles… mes amis, votre attachement me touche. » Et on sentait, au ton dont il prononçait ces paroles, combien son âme était oppressée. Ceux-là seuls qui ne pouvaient approcher de cette scène criaient, Vive le Roi ! mais autour du prince, on n’entendait que sanglots, soupirs, et mots entrecoupés. Ceux qui se relevaient joignaient les mains, se couvraient le visage, et versaient des torrents de larmes. A