Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/73

Cette page n’a pas encore été corrigée
Le Marquis, réclamant.

Ah mais !

Muserolle.

C’est une supposition… admissible !…

Le Marquis.

À la bonne heure !

Muserolle.

Eh bien, cet homme éminent, cet esprit supérieur, descend immédiatement au rang des comiques.

Le Marquis.

C’est vrai… quand il paraît, on dit : "En voilà un ! "

Muserolle.

Mais qu’un ami passe par là et lui découvre le pot aux roses… qu’arrive-t-il ?

Le Marquis.

Il gifle sa femme, v’lan !

Muserolle.

S’il est nerveux… mais, s’il est fort et digne, il passe un habit noir, c’est ce que j’ai fait… et il flanque à la porte son indigne compagne… Aussitôt la scène change. (Montrant le marquis.) Cet homme ridicule, conspué, ce vieux crétin pour tout dire en un mot, prend des proportions sérieuses, des teintes graves ; on le plaint, on le nomme conseiller municipal… C’est l’image du juste assis, calme et serein, sur les ruines de son foyer conjugal !

Le Marquis.

Bravo ! il faut le dire ! Voilà mon opinion !

Le Barrois.

Mais c’est absurde !