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de son sort… Sa femme le trompe… Eh bien, après ?… Est-ce que ça vous regarde ? Mêlez-vous de vos affaires. Je le répète, c’est révoltant !

Le Marquis.

Il a raison ! c’est révoltant, il ne faut pas le dire ! Voilà mon opinion.

Le Barrois.

C’est évident, il ne faut pas le dire !

Muserolle.

Je demande la parole… Messieurs, personne, j’ose le dire, n’est mieux placé que moi pour discuter cette question… J’ai eu l’honneur d’être trompé par ma femme. Oh mais ! trompé ! comme vous ne le serez peut-être jamais vous-mêmes.

Le Marquis.

Pas de fol orgueil !

Muserolle.

Mais j’ai eu la bonne fortune d’être prévenu.

Le Marquis.

À temps ?

Muserolle.

Non, après. (Ils rient.) Vous riez, je ne vais pas tarder à vous convaincre ; prenons un exemple. (Montrant le marquis.) Voici un homme honorable, intelligent, spirituel… c est une supposition… qui jouit de l’estime et de la considération publiques.

Le Marquis.

C’est vrai.

Muserolle.

Tout à coup, sa femme fait un faux pas.