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Duplan.

Eh ! tu m’as déjà dit la même chose pour l’autre ! Elle est pourtant bien gentille, cette petite Pérugin… elle est vive… pétulante… et elle a des yeux !…

Maurice.

C’est vrai… elle a des yeux !…

Duplan.

Ah ! tu en conviens… et puis songe que j’ai engagé ma parole… la parole de ton père…

Maurice.

Oh ! un détail !

Duplan.

Ah ! un autre détail que j’oubliais… le père Pérugin donne deux cent cinquante mille francs… cinquante mille francs de plus que l’autre…. j’ai obtenu ça… en prenant le thé…

Maurice.

Oh ! qu’importe l’argent ! je suis assez riche !…

Duplan.

Enfin, pèse tout cela… les yeux… les cinquante mille francs… la parole de ton père… et décide-toi… (Regardant à sa montre.) Il est midi… je vais déposer mon bulletin à la mairie… je reviens dans cinq minutes… Tâche d’avoir pris un parti… À mon retour, j’écrirai ! (Se reprenant.) Nous écrirons à l’une des deux familles de ne pas se déranger…

Maurice.

C’est cela… allez voter…

Duplan.

En m’attendant, tu peux fumer… ça ne me gêne pas… Fume, mon garçon, fume !

Il sort par la gauche.