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Duplan.

Vous êtes de braves gens, de vieux amis, vous me plaisez.

Carbonel.

Bien flatté, mais la fortune de M. Maurice…

Duplan.

Elle est superbe ! vous avez bien connu mon frère Etienne.

Carbonel.

Non…

Duplan.

Le parrain de Maurice… une espèce d’idiot, qui n’a jamais pu être reçu bachelier… alors il est allé en Italie entreprendre des travaux de terrassement pour les chemins de fer… il m’écrivait tous les ans : "Ca va bien, embrasse Maurice pour moi." J’embrassais Maurice parce que ça me faisait plaisir et je ne pensais plus à sa lettre. Mais voilà qu’il est mort, il y a six mois, en instituant mon fils son héritier.

M. et Madame Carbonel.

Eh bien ?

Duplan.

Eh bien, il lui a laissé cinquante mille livres de rente, cet imbécile-là.

M. et Madame Carbonel.

Un million !

Duplan.

Mon Dieu, oui, Maurice a un million de dot.

Madame Pérugin, paraissant à droite, à part.

Un million ! son fils !

Elle se retire vivement et écoute.